Il rêvait d’une révolution en France, ça tombe à l'eau

Il rêvait d’une révolution en France, ça tombe à l'eau

Le football français a été secoué comme rarement cet hiver, mais le calme est revenu à la Fédération Française de Football. Sans que les problèmes de fond et de gouvernance aient été réglés, déplore le seul membre du Comité éxecutif qui a démissionné. 

Tout n’est pas encore réglé, mais la Fédération Française de Football devrait finir de traverser sa crise au mois de juin avec l’élection définitive de son nouveau président, Philippe Diallo. Ce dernier a pris la succession de Noël Le Graët, invité à partir en raison de sa gestion pointée du doigt et des affaires qui commençaient à le submerger après la Coupe du monde. Président par intérim, Philippe Diallo devrait être confirmé lors de l’assemblée générale du mois de juin, en raison de son profil plus lisse, de sa connaissance des dossiers et aussi de la volonté du football français de faire désormais beaucoup moins de vague. 

La FFF a trouvé des coupables et s'en contente

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Mais le problème à la FFF, c’est que malgré les rapports qui visaient surtout les instances, le comportement et la gestion au sien de la 3F, ce sont deux personnes aux grandes responsabilités, Noël Le Graët et Florence Hardouin, qui ont été mises à la porte. Le système est toujours le même et Djamel Sandjak, membre du comité exécutif démissionnaire cet hiver, le regrette. « Je m'étonne que le comex dise qu'il n'y a pas de problèmes systémiques mais des problèmes individuels. D'autant que, d'un côté, il dénonce cette partie-là du rapport de l'IGESR (Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche) et, de l'autre, il justifie le licenciement de la DG au regard de ce même rapport… Le départ de Le Graët et peut-être aussi celui de Florent Hardouin ne sauraient dédouaner le comex de ses responsabilités. Les événements ont mis en lumière l'hyper présidentialisation de la Fédération et ses dangers en l'absence d'outil d'équilibre que devait jouer le comex. Il a failli au regard du contexte, nous avons failli. Si certains pensent qu'en sortant Noël avec déshonneur, et Florence Hardouin avec honneur vu ce que cela va nous coûter, on a réglé les problèmes… », a livré le président de la Ligue de Paris, qui avait soutenu Noël Le Graët lors des dernières élections, mais souhaitait voir l’ensemble du Comex démissionner, ce qu’il a finalement été le seul à faire. 

Pas très rassurant à son goût pour l’avenir du football français. « Mon inquiétude, c'est qu'il se dessine actuellement une réforme de la gouvernance où les clubs amateurs seront considérés comme peau de chagrin par rapport aux pros. Je n'ai pas quitté le comex en signe de désaveu de Noël Le Graët, je l'ai quitté pour ne pas cautionner un organe qui ne remplit plus totalement son rôle. Je doute que le fait de brader la FFF aux intérêts financiers puisse convaincre l'assemblée. Il y a quelques semaines pour corriger le tir, ce que je souhaite de tout mon coeur », a livré Djamel Sandjak dans les colonnes de L’Equipe. La crise n’est donc pas terminée, même si le fait de donner deux têtes à couper (Le Graët et Hardouin) a visiblement satisfait tout le monde au sien de la 3F et a surtout évité un coup de balai bien plus important sur la fédération la plus importante du sport français.