La guerre Aulas-PSG sur le fair-play financier se déplace à l’Assemblée

La guerre Aulas-PSG sur le fair-play financier se déplace à l’Assemblée

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Ce n’est pas une nouveauté, Jean-Michel Aulas estime que le PSG aura du mal à convaincre l’UEFA de la légitimité de son contrat à 150 ME par an minimum signé avec l’office du tourisme du Qatar, et qui permettra d’équilibrer les comptes du club de la capitale afin d’éviter d’éventuelles sanctions liées à l’application du fair-play financier. Seule l’instance européenne pourra en décider, mais ce cas sera évoqué mercredi prochain à l’Assemblée Nationale. Dans le cadre d’une mission parlementaire lancée en novembre dernier sur l’état des finances du football professionnel français, dont les clubs ont perdu 107 ME la saison dernière, Michel Platini sera même entendu à huis clos par les députés ainsi que les dirigeants PSG, afin d’essayer d’évaluer les conséquences du fair-play financier sur les clubs français. 

Rapporteur de cette mission, Thierry Braillard est adjoint aux sports à la Mairie de Lyon, et considéré comme un proche de Jean-Michel Aulas. Entre ce rapprochement et la mise en avant du financement du PSG, il n’en fallait pas plus pour que les accusations tombent. « Certains veulent montrer que c'est un faux sponsor qui donne de l'argent à perte sur ordre du prince. Cela voudrait dire que le PSG ne respecte pas le fair-play, gonfle ses comptes pour être à l'équilibre et mérite d'être sanctionné. C'est tout bénéfice pour l'OL », dénonce même, dans Le Monde, Malek Boutih, député qui n’est pas tout à fait neutre, puisqu’il siège au conseil d’administration de la Fondation PSG. 

Des accusations démenties par les membres de cette mission, dont Marie-Georges Buffet, qui n’est pas du genre à se laisser influencer par cette passe d’armes entre clubs. « Dès le départ, j'ai dit que nous ne sommes pas au service d'un club, que nous ne sommes pas là pour faire la peau d'un club. Si c'était le cas, je m'en irais », a expliqué l’ancienne ministre des Sports, très bien placée pour siéger dans cette étude puisqu’elle a donné les grandes lignes de la DNCG en France, et milite depuis quatre ans pour la même instance en Europe. 

De son côté, le PSG se félicite surtout de pouvoir s’exprimer sur ce sujet et assure avoir les moyens de dissiper tous les doutes au niveau de son sponsoring dans un genre inédit, et pour un montant inégalé en Europe. « Nous allons saisir cette opportunité pour expliquer aux députés dans le détail ce que nous faisons. Il ne faudrait pas que l'interprétation du fair-play puisse empêcher la construction d'un grand club et décourage les investisseurs. Ce serait un mauvais signal », a assuré au quotidien du soir le directeur général délégué du PSG, Jean-Claude Blanc, qui sait que beaucoup de clubs français aimeraient avoir un investisseur étranger capable de le faire entrer dans une autre dimension comme c’est le cas avec le club de la capitale depuis 18 mois.