FFF ‍: Le Graët poignardé dans le dos, il n’avait rien vu venir

FFF : Le Graët poignardé dans le dos, il n’avait rien vu venir

Après les chauds évènements de mercredi, le déroulement de la fameuse réunion qui a mis un terme au règne de Noël Le Graët démontre qu'il y a eu des sacrés surprises pour le président de la FFF. 

Voilà désormais deux jours que Noël Le Graët a perdu son trône, lui qui était président de la Fédération Française de Football depuis plus d’une décennie. Mis de côté par le comité exécutif de la 3F réuni en urgence, le dirigeant historique du football français a officiellement payé son dérapage de trop, celui sur Zinedine Zidane avec un énorme tacle totalement gratuit sur l’avenir de l’ancien maestro des Bleus. Cette sortie a ouvert la porte à un flot de critiques à l’encontre de l’ancien président de Guingamp, habitué aux propos hauts en couleurs et habitué aussi à voir les polémiques lui glisser dessus ces dernières années. Tout cela sans remettre en cause son mandat, qui a été renforcé par les résultats financiers et sportifs de la fédération. 

Le Graët arrivait presque confiant

Mais le vent a tourné, et beaucoup plus brutalement que ne le pensait Noël Le Graët. Jusqu’à quelques minutes avant le début de la réunion de mercredi, le patron de la FFF était persuadé qu’il avait encore le contrôle et qu’il allait pouvoir limiter la casse. C’est ce que raconte Etienne Moatti, qui s’est plongé dans les coulisses de ces derniers jours mouvementés au coeur de l’instance. Le dirigeant breton avait en effet sondé son entourage et ses soutiens habituels, qui lui avaient assuré que était toujours maitrisé, même si le ton a changé dès que la réunion a commencé. 

« Il a compris que son sort était scellé pendant la réunion. Car avant cela, ce n’était pas fait. Surtout que Le Graët avait fait le tour de tous les membres de son Comex avant et il les avait sondés. Et les gens ne sont pas très courageux. Je ne pense pas qu’ils lui ai dit tous qu’ils n’étaient plus avec lui. Et il s’est rendu compte au fur et à mesure de la réunion qu’il avait très peu de soutiens, voire quasiment pas. Et donc tout le monde s’est mis d’accord sur cette solution assez vite », a livré le journaliste de L’Equipe, pour qui Le Graët s’est pris une vraie claque en réalisant que les langues se déliaient et que son sort a donc été réglé très vite alors qu’il pensait encore pouvoir colmater les brèches quelques heures avant d’être mis sur la touche. 

Une mascarade pour le football amateur

Une mise sur la touche mais une démission, Le Graët a mis les choses au clair et a balayé cette possibilité dès que cela a été timidement évoqué. Résultat, cette décision provisoire malgré le feu qui brule à la FFF a provoqué une réaction dépitée de la part d’Eric Thomas, le président du football amateur français. « C'est une mise en retrait qui ressemble plus à une mascarade. C'est un petit arrangement entre amis. Évidemment, s'il y avait un peu d'éthique et de conscience à la FFF, la première réaction d'un président responsable face à l'ensemble des éléments accablants, ce serait une démission », a expliqué Eric Thomas, qui demande toujours à Le Graët de céder totalement sa place, afin qu’un nouveau président soit nommé. Et que la Fédération puisse tourner cette page peu reluisante de gouvernance interne. Mais a priori, il faudra de toute façon attendre la fin de l’audit du Ministère des Sports pour avoir le fin de mot de l’histoire.