Droits TV ‍: La FIFA abuse, les Français doivent payer

Droits TV : La FIFA abuse, les Français doivent payer

La France n'a toujours pas les droits de la Coupe du monde féminine. Ce n'est pas une surprise pour une spécialiste du football féminin, qui demande au service public de faire un effort. 

A désormais un peu plus d’un mois de l’ouverture de la compétition, la Coupe du monde féminine ne fait toujours pas l’objet d’accords pour être diffusée dans plusieurs pays européens majeurs. En France comme en Allemagne et en Espagne, aucun média n’a acheté les droits à la FIFA, qui demandait 10 millions d’euros pour céder la diffusion de la compétition. Problème, pour les diffuseurs intéressés, cela ne vaut pas du tout ce prix-là, avec une Coupe du monde certes prestigieuse, et des Bleues dirigées par Hervé Renard, mais qui aura lieu en plein été et sur la matinée, en raison de sa tenue en Océanie. Les offres ne dépassent pas, en France, les 3 millions d’euros, et la FIFA, Gianni Infantino en tête, en font une question de principe. 

La FFF en retard sur le football féminin

La crainte de voir les discussions échouer est désormais réelle, sachant que les positions sont toujours très éloignées. Ce n’est pas une surprise pour Frédérique Jossinet, ancienne vice-championne olympique de judo et surtout ancienne responsable du secteur féminin à la FFF. Pour celle qui a occupé ce poste pendant 8 ans, pas grand chose n’a été fait pour surfer sur le succès de la Coupe du monde féminine en France en 2019. Résultat, si l’instance française n’a pas réussi à développer suffisamment le football féminin, en témoigne un championnat national en perte de vitesse par rapport aux autres ligues européennes, c’est désormais au service public de payer les pots cassés. « Si la FIFA, elle, exagère sur les tarifs, c’est quand même au service public de se mobiliser. J’en ai parlé à la ministre des sports : au niveau européen, il y a un décret qui stipule que certaines compétitions doivent être diffusées. C’est une obligation. Or, le sport féminin y est très peu représenté et le football féminin ne l’est pas. Il faut donc renforcer ce décret en incorporant le football féminin. Il aurait fallu commencer par là. Cela implique un vrai travail de politique. Il s’agit d’un enjeu sociétal », a livré Frédérique Jossinet à La Provence. En attendant, le service public n’a absolument pas budgétisé une dépense de 10 millions d’euros, et ne se voit pas être le dindon de la farce en surpayant une compétition qui ne pourra pas être rentable, même si ce n’est en théorie pas l’objectif du service public.