Zéro boycott, la France dit oui au Qatar

Zéro boycott, la France dit oui au Qatar

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Dans deux mois débutera la coupe du monde 2022 au Qatar. Une compétition particulière et controversée sur la question des droits humains. Les appels au boycott ont été nombreux mais ils ne seront pas suivis par la grande majorité des médias français.

La joie n'est pas totale pour la grande fête du football. La coupe du monde est le rêve et l'évènement pour tout fan de ballon rond. Mais, ce sera sûrement moins le cas pour la 22e édition organisée au Qatar en novembre et décembre prochains. Un tournoi particulier cette année avec moins de saveur pour un bon nombre de personnes. Organisé en hiver, il est surtout assombri par de nombreux scandales : corruption dans l'attribution, conditions de travail des ouvriers sur les stades, législation du pays hôte sur les droits de l'homme et désastre écologique. Conséquence, les appels au boycott sont nombreux à travers le monde.

Les médias français couvriront entièrement le Mondial

Ceux-ci ont été entendus par le Quotidien de la Réunion, lequel a récemment annoncé ne pas traiter de l'évènement dans ses colonnes. Le journal local peut-il faire jurisprudence pour l'ensemble de la presse française ? Malgré des critiques acerbes au sein de leurs médias, les grands groupes hexagonaux seront de la partie au Qatar. Une décision qui peut surprendre mais qui est justifiée par la volonté de faire un travail complet et de montrer la réalité du petit émirat. C'est ce que la plupart des rédacteurs en chef ont indiqué au journal L'Equipe dans un article publié ce vendredi.

« Un boycott médiatique, je n'en comprends pas la logique. Qu'on parle d'un Mondial différent, certes, mais le zapper, c'est inconcevable. Évidemment, on ne s'arrêtera pas aux matches. Couvrir l'évènement, c'est intégrer un écosystème, une géopolitique, une actualité propre », a expliqué Nathalie Iannetta, directrice des sports de Radio France. « C'est une Coupe du monde historique, la première à avoir lieu l'hiver et la première dans un pays arabe. La dimension culturelle sera importante à traiter, à souligner. Et à respecter. Et nous n'omettrons pas d'ouvrir les débats à tous les points de vue », détaille pour sa part Karim Nedjari, directeur général de RMC Sport. Il prend pour exemple le cas de Jesse Owens au JO de Berlin 1936 pour expliquer qu'une mise en lumière serait plus efficace qu'un boycott.

Chef du pôle sport du Figaro, Baptiste Desprez va même plus loin. Pour lui, un boycott n'est pas possible en l'état actuel des choses. « Il y a un vrai questionnement par rapport au boycott. Mais jusqu'où pousser le curseur ? Ne faut-il plus parler du PSG puisqu'il est lié au Qatar ? Ne faut-il plus acheter les produits d'un pays donné ? On finirait par ouvrir la boîte de Pandore... », développe t-il. Reste à voir maintenant quel sera l'accueil du public français pour ce Mondial. De nombreux supporters français n'effectueront pas le déplacement au Qatar et l'idée du boycott télévisuel fait son chemin chez de plus en plus de foyers.