L'Europe déchire le brassard LGBT, le Qatar a gagné

L'Europe déchire le brassard LGBT, le Qatar a gagné

Alors que le match d'ouverture du Mondial 2022 entre le Qatar et l'Equateur s'est déroulé sans polémique, Angleterre-Iran pouvait donner lieu à un énorme débat si Harry Kane avait arboré le fameux brassard de soutien LGBT.

Ce lundi, les Three Lions entrent dans la Coupe du Monde face à l’équipe d’Iran, et toute la planète aura les yeux braqués sur Harry Kane, la capitaine de l’Angleterre. Car à quelques heures du match, il se disait que le joueur de Tottenham allait porter le brassard One Love aux couleurs arc-en-ciel en soutien aux personnes LGBT et pas celui donné officiellement par la FIFA. Si cela avait été le cas, les médias anglais affirment que l’arbitre du match a été prévenu qu’il devait donner un avertissement au capitaine anglais, ce qui a évidemment sérieusement fait cogiter Harry Kane et le staff de l’équipe nationale. Interrogé encore une fois sur ce thème à la veille de France-Australie, Hugo Lloris a été droit dans ses bottes, le capitaine des Bleus n’ayant nullement l’intention de défier la FIFA et le Qatar, quelle que soit sa position sur ce sujet. En conférence de presse, le gardien de but tricolore, et coéquipier de Kane chez les Spurs, a assumé, avant que finalement les pays européens décident d'imiter la France et de renoncer à ce brassard.

Lloris n'est pas là pour défier la FIFA et le Qatar

Conscient que tout cela allait une fois de plus engendrer une polémique sans fin, le Qatar prenant cher depuis des semaines, Hugo Lloris refuse de se retrouver pris dans ce qui ressemble à un gros piège tendu aux joueurs qui participent à ce Mondial au Qatar. « La FIFA organise la compétition, définit un cadre, des règles. Et nous joueurs, ce qu’on nous demande, c’est de joueur au football et de représenter au mieux nos pays sportivement. Je préfère rester dans mon cadre, celui de joueur et de compétiteur. Mais effectivement, il y a différentes causes qui sont louables, qu’il faut soutenir. Après comme je l’ai dit, la FIFA décide de l’organisation », a clairement fait comprendre Hugo Lloris, qui estime qu’il serait tout de même fort qu’on reproche aux footballeurs les choix faits par l’instance mondiale du football il y a plus de dix ans.

En attendant, suite aux risques d'une sanction sportive, les sept pays européens prêts à défier la FIFA ont finalement cédé et se sont justifiés. « La FIFA a été très claire sur le fait qu'elle imposerait des sanctions sportives si nos capitaines portaient les brassards sur le terrain de jeu. En tant que fédérations nationales, nous ne pouvons pas mettre nos joueurs dans une position où ils pourraient faire face à des sanctions sportives, nous avons donc demandé aux capitaines de ne pas porter les brassards lors des matchs de la Coupe du Monde. Nous étions prêts à payer des amendes qui s'appliqueraient normalement aux infractions à la réglementation sur les tenues et nous nous étions fermement engagés à porter le brassard. Cependant, nous ne pouvons pas mettre nos joueurs dans la situation où ils pourraient être avertis ou même contraints de quitter le terrain de jeu. Nous sommes très frustrés par la décision de la FIFA qui, selon nous, est sans précédent - nous avons écrit à la FIFA en septembre pour l'informer de notre souhait de porter le brassard One Love pour soutenir activement l'inclusion dans le football, et nous n'avons eu aucune réponse. Nos joueurs et entraîneurs sont déçus - ils sont de fervents partisans de l'inclusion et ils vont montrer leur soutien par d'autres moyens », ont indiqué dans un communiqué commun l’Angleterre, le pays de Galles, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, l’Allemagne et la Suisse. Une prise de position assez surprenante, puisqu'il y a encore 24 heures, du côté du Danemark on affirmait être prêt à assumer une sanction afin que le capitaine de l'équipe national arbore ce brassard One Love.