Le Graët lâché par Macron, c'est la débandade

Le Graët lâché par Macron, c'est la débandade

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Mis de côté par la FFF depuis une semaine désormais, Noël Le Graët est lâché politiquement et ne devrait plus revenir. Les langues se délient, notamment sur son comportement avec les femmes. 

Depuis la Martinique, où il a une maison et a décidé de passer une partie de l’hiver, Noël Le Graët se tient le plus éloigné des polémiques et des informations qui courent sur son nom. Il se doit toutefois d’être tenu au courant, puisqu’il a très rapidement réagi par communiqué à l’annonce de l’ouverture d’une enquête à son sujet par le Parquet de Paris. Il y a une semaine, le dirigeant breton était encore en poste comme président de la Fédération Française de Football et venait de choisir le sélectionneur des Bleus pour les prochaines années. 

Le Graët a juré qu'il n'avait rien fait

Maintenant, il a été forcé à prendre du recul et ne devrait jamais retrouver son poste, tant les témoignages et les décisions s’accumulent contre lui. Le fait de voir la justice se saisir de cette affaire est un nouveau cap de franchi dans la gestion de Noël Le Graët, selon Eric Borghini. Ce membre du Comex est le seul à avoir demandé la démission de son président lors de la réunion de mercredi dernier, ce qui lui a valu des insultes de l’intéressé en retour. « Il nous a dit dans les yeux qu’il n’avait jamais rien fait, et n’avait jamais eu un comportement déplacé de toute sa vie avec une femme. Et nous, on l’a cru. Il faut rappeler qu’il bénéficie de la présomption d’innocence la plus totale. Mais l’ouverture d’une enquête préliminaire par le procureur, constitue une évolution dans la gradation de ce dossier. C’est désormais un volet judiciaire. La situation du président de la FFF est encore plus fragilisée », a souligné à La Chaine L’Equipe le président de la Ligue Méditerranée de Football. Selon l'informateur indépendant Romain Molina, c'est le début des ennuis sérieux pour Le Graët, qui n'est plus soutenu par Emmanuel Macron dans le paysage politique, et perd donc son immunité des dernières années. 

Des ennuis qui se poursuivent donc, mais qui ne vont pas forcément surprendre dans son fief à Guingamp. Si aucun homme politique local, conscient de la puissance de « NLG » n’a osé prendre la parole dans une enquête du journal Le Parisien dans les Côtes-d’Armor, quelques confidences ont été effectuées chez les habitants qui connaissent l’ancien maire. « Le Graët, c’est un séducteur et cela fait plus de quarante ans que cela dure. Ici, on connaît plein d’histoires de filles et même de femmes de joueurs qu’il draguait sans méchanceté. Mais qu’il draguait quand même. C’était un séducteur un peu oppressant. Le plus triste, c’est que là aussi, il n’a pas compris que l’âge passait et qu’il fallait arrêter ces pratiques. Ça faisait papy lubrique et c’était ridicule. C’est un village Guingamp, tout se sait », a livré cet habitant de Guingamp au Parisien, histoire de souligner que ce n’est pas non plus la stupeur dans la petite ville bretonne de voir ces polémiques éclater au grand jour. 

Une polémique qui fait tout oublier 

Même constat du côté de l’En Avant Guingamp, où Le Graët a toujours fait office de grand manitou, avec une influence souvent très grande sur la gestion du club. Un employé a tout de même tenu à donner le ton. « Ce n’est pas un sujet pour nous. On va juste dire que personne n’est surpris de cette fin. C’est tout », a livré ce salarié de l’En Avant, qui confirme à sa façon qu’en effet, tout se sait visiblement à Guingamp. Néanmoins, le regret est grand de voir que la fin de mandat de Le Graët va être totalement occultée pour ne retenir que ces mauvais côtés. « Nous sommes amis depuis 1973. Et je trouve dommage que quatre jours de polémiques fassent oublier, chez certains, tout ce que Noël a fait pour le football français. C’est probablement le plus grand dirigeant de ce sport depuis quarante ans et on dirait que tout doit être balayé pour une déclaration malheureuse », a livré le président de l'EAG Bertrand Salomon, persuadé que Le Graët aurait probablement conservé son poste facilement sans cette polémique sur Zidane, ou si les Bleus avaient été champions du monde.