Deschamps et Benzema, un an après la réponse tombe

Deschamps et Benzema, un an après la réponse tombe

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Didier Deschamps avait rappelé Karim Benzema pour le Mondial 2022. On sait comment cela s'est terminé, le Ballon d'Or 2022 ayant clairement fait comprendre que, selon lui, il avait été éjecté du Qatar au dernier moment pour un motif médical pas clair.

Le sélectionneur de l'équipe de France le sait, lorsque Noël Le Graët a décidé de prolonger son contrat jusqu'en 2026, quelques semaines seulement après la défaite en finale du Mondial 2022 face à l'Argentine, de nombreuses voix se sont élevées pour contester ce choix de celui qui était encore le président de la Fédération Française de Football. Didier Deschamps en est bien conscient, il ne fait pas l'unanimité, même si son palmarès parle tout de même pour lui. Parmi les critiques qui lui sont tombées dessus, certaines étaient évidemment la cause directe du départ de Karim Benzema avant même le premier match au Qatar. Suite à cette décision, prise en accord avec le staff médical, le clan Benzema n'avait pas hésité à balancer que la France avait tout fait pour pousser dehors le joueur du Real Madrid, lequel aurait tout à fait été en mesure de jouer un peu plus tard dans cette Coupe du Monde. S'il n'a pas voulu répondre directement à cette polémique, Didier Deschamps avoue un an plus tard que tout cela a contribué à le salir sans aucune justification.

Deschamps et Benzema, une fausse polémique

Se confiant dans Le Parisien, le sélectionneur de l'équipe de France regrette qu'on lui fasse un faux procès, avec des répercussions parfois concrètes. Didier Deschamps ne cite évidemment pas Karim Benzema, mais entre les lignes, on comprend bien que le coach des Bleus a mal vécu tout ce qui s'est dit après le Mondial 2022 et sa prolongation de contrat. « Je ne recherche pas à faire l’unanimité. On peut m’apprécier ou me détester. Je n’ai aucun problème avec la critique, à partir du moment où elle reste dans le domaine sportif. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas…Que le débat existe, c’est très bien. C’est sain, même. Dans le sport, il a toujours existé. Mais pour débattre, il faut se baser sur des faits avérés. Quand le débat se base sur des faits infondés, des mensonges, c’est quand même gênant et je suis gentil en employant le terme gênant car ces débats-là entretiennent la montée de l’agressivité verbale mais aussi physique. On l’a vécu après l’Euro 2021 et lors de la dernière Coupe du monde. On est parti sur des trucs… Le pire, c’est que les informations étaient facilement vérifiables. Mais une fois que c’est parti, avec la multiplication des réseaux, le mal est fait. Le football est le reflet de la société, il y a plus d’excès, plus de haine », fait remarquer, dans le quotidien francilien, Didier Deschamps.

Et le sélectionneur national avoue que toutes ces polémiques ont eu un effet concret pour lui. Le mot « raciste » avait été tagué en 2016 sur la maison de Didier Deschamps à Concarneau suite aux propos de Karim Benzema qui avait dit que DD avait « cédé à la pression d’une partie raciste de la France » en ne le retenant pas pour l’Euro, des propos approuvés ensuite par Eric Cantona. Un vrai choc pour l'ancien joueur de l'OM, lequel avoue que cela a contribué à le rendre encore plus imperméable aux critiques. « Il y a sept ans, un événement, sur lequel je n’ai pas envie de revenir, a profondément changé ma façon de voir les choses et de réagir. Bien entendu, je m’informe. Mais je suis devenu imperméable à tout ce qui peut se passer ou se dire à l’extérieur, surtout pendant les rassemblements. Je n’aurais sûrement pas pu sans cela », a confié le coach de l'équipe de France, désormais entièrement tourné vers l'Euro 2024 en Allemagne. Cette fois, il n'y aura pas de polémique puisque Karim Benzema a pris sa retraite internationale au lendemain de la finale perdue par les Bleus face à l'Argentine.