Le football mondial se réveille avec la gueule de bois ce lundi, mais la résistance s'organise pour contrer la création de la SuperLigue. Vincent Duluc veut croire que les supporters vont changer la donne.
Toute l’Europe du football encaisse le coup porté par les 12 clubs qui ont décidé de lancer une SuperLigue (AC Milan, Arsenal, l'Atlético Madrid, Chelsea, le FC Barcelone, l'Inter, la Juventus, Liverpool, Manchester City, Manchester United, le Real Madrid et Tottenham), et l’UEFA, qui doit se réunir ce lundi, est attendue au tournant. Car si cette « NBA » du football fait le bonheur de ceux pour qui le football n’est qu’une marchandise ou un programme télé, les clubs concernés croulent déjà sous les messages très négatifs de leurs supporters les plus ardents, lesquels estiment avoir été trahis. Dans les colonnes de l’Equipe, Vincent Duluc, fermement opposé à cette SuperLigue, espère que la « résistance » populaire va s’organiser contre cette nouvelle compétition artificielle, mais le journaliste du quotidien sportif avoue qu’il sent bien que ce combat sera compliqué tant l’argent promis aux clubs est colossal.
« On peut rêver, ce matin, que les supporters aient le choix de ne pas les laisser faire, de ne pas s’abonner aux chaînes qui diffuseront l’épreuve, de ne plus acheter le maillot des clubs qui la joueront, et de ne pas pardonner à ces dirigeants d’avoir choisi ce printemps si difficile, si éloigné des stades, pour mener leur combat douteux, persuadés que rien ne peut maîtriser leur puissance ou la contrôler. Le PSG s’est grandi en étant, avec le Bayern Munich, l’un de ceux qui ont dit non, pour l’instant. Il faudra que le front s’élargisse, très vite. Les menaces émises par les institutions nationales et européennes sont si importantes et si unanimes qu’il y a peut-être un espoir. Mais cela ne suffira pas. Sans doute ces dirigeants-là sont-ils trop habitués à ce que le monde leur dise oui. Il est l’heure, ce matin, de leur dire non », avoue Vincent Duluc, qui ne cache pas sa désolation face à ce qui ressemble à un putsch.