Lens-Séville ‍: Darmanin démission, l’Espagne s’y met

Lens-Séville : Darmanin démission, l’Espagne s’y met

Acculé politiquement, Gérald Darmanin provoque aussi une énorme colère en Espagne pour sa décision annoncée tardivement et sans prévenir d'interdire les supporters de Séville à Lens. 

Mis en grande difficulté politique par le vote favorable à la motion de rejet de son projet de loi sur l’immigration, Gérald Darmanin a présenté sa démission au Président de la République, mais Emmanuel Macron l’a refusée. Le Ministre de l’Intérieur restera donc à son poste et entend bien faire passer cette loi dans une nouvelle version prochainement. Mais il y a un autre domaine sur lequel l’homme politique du groupe Renaissance est sur le grill, c’est au sujet des décisions qu’il prend au sujet des supporters de football. Après le meurtre d’un supporter à Nantes aux abords du stade, et les incidents autour du Vélodrome également, Gérald Darmanin a décidé d’interdire tous les supporters des matchs à risque. Même si cette mesure a été mise à mal par le conseil d’état, qui a invalidé plusieurs de ces décisions, au titre d’une atteinte fondamentale aux libertés avec des mesures disproportionnées. 

Le conseil d'état peut encore contredire Darmanin

C’est ce qu’espère désormais entendre du conseil d’état le FC Séville, qui vient de se voir interdire, à l’avant-veille de son match décisif à Lens, la venue de ses supporters dans l’Artois. Une décision prise par le Ministre de l’Intérieur sans avertir personne, et qu’il a révélé lors d’un entretien sur Brut. Déjà dans le collimateur du monde du football pour ses propos après la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, où il avait très rapidement accusé les « hooligans de Liverpool » d’avoir causé tous les maux avant de finir par faire de très timides excuses en constatant la réalité et les défaillances terribles des forces de l’ordre françaises, Darmanin a désormais ses ennemis à Séville. 

Le président du club andalou en personne a utilisé des mots très forts pour dénoncer le comportement de l’état français, alors que les interdictions de déplacement sont extrêmement rares en Ligue des Champions, et que Lens comme Séville sont très loin d’être des ennemis jurés. « Les prochaines heures seront très importantes pour résoudre ce problème absurde, car c'est quelque chose qui ne s'est jamais produit auparavant. Jusqu'à hier, personne n'avait de nouvelles officielles et nous avons tous appris la nouvelle par une interview du ministre français (Gérald Darmanin). Il n'y a rien eu d'officiel pour avertir les fans et c'est une atrocité qui limite les droits des Européens, dans ce cas des Espagnols », a fait savoir José Castro, qui a en plus constaté que le match avait été classé au niveau 2 sur 5 sur le risque d’éventuels incidents. L’incompréhension est totale en provenance d’Espagne sur cette décision du gouvernement français, annoncée au détour d’une interview dans un média, sans prévenir le club espagnol. Une façon de faire qui met clairement Séville en rage alors qu'il reste un dernier espoir avec l'appel fait devant le conseil d'état et la justice espagnole, même si cela risque forcément d'être très tardif, y compris en cas de réponse positive.