Sessegnon a la pression

Sessegnon a la pression
Première – et plus onéreuse – recrue du PSG cet été, le milieu béninois a laissé entrevoir de belles promesses lors des matchs de préparation.


Dahleb, Susic, Raï, Okocha, Ronaldinho... A Paris, le porteur du fameux numéro 10 fait souvent naître chez les fidèles du Parc des Princes les plus fols espoirs. Dans un contexte beaucoup moins aisé au regard des deux dernières saisons, l’arrivée en juillet dernier de Stéphane Sessegnon n’a pas déchaîné les foules, bien moins en tout cas que celles de Claude Makélélé et Ludovic Giuly, en attendant celle toujours en suspens de Mateja Kezman.

Le Mans a su négocier


La faute peut-être au pedigree modeste du Béninois de 24 ans, qui a débuté sa carrière chez les Requins de l’Atlantique, l’un des clubs de la plus grande ville du pays, Cotonou. Arrivé en France en 2004, Sessegnon se révèle aux yeux des spécialistes dans les rangs de l’US Créteil-Lusitanos (10 buts en deux saisons de Ligue 2), donc sous les fenêtres du PSG, qui rate encore le bon coup. Le joueur file au Mans, où il livre de solides saisons au plus haut niveau, à tel point que Paris, convaincu de tenir une future star et non un « bon joueur de Ligue 1 » comme les éphémères Stéphane Pichot, David Hellebuyck ou Christophe Landrin (parmi d’autres), accepte de lâcher les 9 millions d’euros demandés par le MUC 72. Une somme que ne manqueront pas de rappeler certains supporteurs en cas de rendement insuffisant. Car à Paris, on ne pardonne rien. « Ce qui me dérange, c’est qu’on me juge parfois en fonction du prix que j’ai coûté à Paris, expliquait l’an passé Zoumana Camara. Si j’avais coûté 2 millions d'euros, on aurait dit que j’étais une bonne recrue. Comme j'ai coûté 6 millions d'euros, on trouve mon match moins bon... » Sessegnon est prévenu, même si à la veille de son baptême du feu au Parc, il assure « ne pas ressentir de pression particulière. Ce match contre Bordeaux sera un match comme les autres ».

Affûté en préparation


Dès son premier match sous les couleurs parisiennes, face à Clermont, l’Ecureuil béninois a eu le bon goût d’inscrire un superbe coup franc, avant d’enchaîner les performances encourageantes en amical. Paul Le Guen lui a ainsi confié le poste de meneur de jeu derrière l’avant-centre, également convoité par Giuly. « Je pense avoir les qualités et le mental pour tenir le coup. Je suis un compétiteur », affirme l’intéressé, « généreux, volontaire, qui ne calcule pas ses efforts » dixit Alain Roche, chef de la cellule recrutement. « Ce qui me plaît, c’est qu’il est toujours porté vers l’avant », conclut le président Charles Villeneuve, lequel espère que la première recrue de son règne ne le décevra pas.

Nicolas Soto