Victime d'un délit de sale gueule, Génésio réclame justice

Victime d'un délit de sale gueule, Génésio réclame justice

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Depuis ses débuts d'entraîneur à l'OL en 2016, Bruno Génésio a souvent été moqué, critiqué et sous-estimé. Jérôme Rothen fait partie des plus virulents à son égard et l'entraîneur rennais s'est expliqué avec lui ce mercredi.

Cette saison au Stade Rennais, Bruno Génésio a acquis une forme de revanche sur le football français. Elu meilleur entraîneur de Ligue 1, loué pour son jeu offensif et pour ses résultats, il a vu sa côte remonter en quelques mois. Quand il était entraîneur de l'OL, ce n'était pas la même chanson pour lui. Pourtant, il avait obtenu trois qualifications en Ligue des champions, avait atteint une demi-finale de Ligue Europa et battu le record de buts sur une saison de l'OL en championnat : 87 buts en 2017-2018. Mais, « Pep Génésio », comme il était surnommé ironiquement, ne convainquait pas. Certains le jugeaient trop limité tactiquement et trop gentil humainement avec ses joueurs.

Jérôme Rothen et les autres ont entaché l'image de Génésio

Jérôme Rothen faisait partie de ses plus virulents détracteurs, à son époque lyonnaise voire depuis son arrivée à Rennes. Bruno Génésio a pu répondre au consultant RMC dans l'émission de ce dernier Rothen s'enflamme ce mercredi. « Je ne suis pas venu ici pour régler des comptes. Tu es dans une position différente de la mienne. Des choses ont été dites et m’ont heurté », a t-il lancé d'entrée. Ensuite, il a riposté au fait que l'on pense qu'il ne puisse pas gérer des grands joueurs pour justifier sa réussite à Rennes dans un vestiaire plus tranquille.

« Quand j'ai commencé à l'OL, évidemment que le public et les consultants attendaient certainement un grand nom comme entraîneur. Je peux comprendre que ça surprend. On peut me critiquer sur mes choix ou mes changements, mais ce qui me gêne c'est l'image qui m'a été collée dès le départ sans aucun argument valable, c’est-à-dire Genesio c’est le gentil entraîneur qui est copain avec les joueurs, qui peut gérer des jeunes mais qui ne peut pas gérer des Memphis ou des Nabil (Fekir). Pendant trois années j’ai géré ces joueurs », a t-il développé. Il est enfin revenu sur le traitement médiatique dont il a fait l'objet à Lyon, notamment de la part de Jérôme Rothen. Pour Génésio, c'était injustifié, prenant pour exemple récent l'OM et Sampaoli.

« On a fait la Ligue des champions, la Ligue Europa... On m'a fracassé après l’élimination de l'Ajax. Je n’ai pas entendu les mêmes critiques après l'élimination d'un club français contre le Feyenoord. [...] Quand tous les soirs vous entendez sur une antenne avec beaucoup d'audience que l'entraîneur est une pipe et qu'il est trop gentil... Chacun est libre d'avoir son ressenti. J'ai une image qui est fausse. Gagner un titre m'aurait peut-être permis de la casser. Je n'ai pas envie de faire le calimero. Mais je conteste les critiques qui ont toujours été négatives. Même quand je faisais des bonnes choses, on n'en parlait pas. Si je gagne dix matchs de suite, vous n'allez pas le dire... Si j'en perds cinq de suite, là vous pouvez parler. Jérôme, tu peux reconnaître que tu as mis du temps à reconnaître que j'étais capable de faire des bonnes choses », a t-il clamé. Une image changée par ses résultats rennais, peut-être bien même pour Jérôme Rothen très à l'écoute ce mercredi soir.