Thiriez a l’air malin

Thiriez a l’air malin

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Avec trois matches annulés, et certains autres disputés dans des conditions limites, la 20e journée de L1 est un fiasco.

 

Quelques heures après l’annonce de l’annulation du match Valenciennes-Caen, vendredi, le président de la Ligue de Football Professionnel avait joué les donneurs de leçon. « Certains redécouvrent qu’il peut faire froid l’hiver. Que d’amateurisme ! Depuis 2004-2005, les clubs pros ont l’obligation de garantir la tenue des rencontres dans de bonnes conditions. Quand on est producteur de spectacle, on le livre en temps et en heure, sauf en cas de force majeure. C’est une question de respect pour le public », expliquait Frédéric Thiriez.

Une petite phrase qu’apprécieront à sa juste valeur les milliers de spectateurs venus assister aux matches Le Mans-Lille ou Nancy-Nice. Le président de la LFP est d’ailleurs resté très discret dans les tribunes de l’Abbé-Deschamps, où Pape Diouf a piqué un coup de sang monumental avant la rencontre, considérant à juste titre que le match était injouable. Mais l’arbitre, dont on ne remet évidemment pas en cause l’honnêteté, a probablement compris qu’annuler la rencontre sous les yeux du patron du foot pro eut été un crime de lèse-majesté.

En attendant, les réactions n’ont pas manqué après ce que l’on peut appeler un fiasco. Déjà furieux cette semaine, Frédéric Antonetti ne cachait pas sa désolation samedi soir. « Le foot est un sport d'appuis et pas de glisse, ce n'est pas du patinage. Maintenant il y a deux questions à se poser: est-ce qu'on n'aurait pas pu jouer plutôt à 15h00 ? Et surtout, est ce qu'il faut vraiment jouer au mois de janvier ? », se demandait l’entraîneur niçois. Du côté de Nancy, le président Jacques Rousselot estimait lui nécessaire une réflexion sur ce dossier. 

Reste que sans défendre Frédéric Thiriez, les clubs n’ont pas découvert cette semaine que la 20e journée était programmée un samedi soir à 21h et personne n’avait jusque-là pipé mot. Ce dossier n’est pas sans rappeler celui des matches diffusés par Orange, où les présidents ont encaissé un chèque substantiel avant de se rendre compte que pas grand monde ne recevait pour l’instant cette chaîne. A force de vouloir le beurre et l’argent, on dérape. Et au final, c’est évidemment le public, si cher au président de la LFP, qui trinque.