Droits TV ‍: La fête est finie, la France va pleurer

Droits TV : La fête est finie, la France va pleurer

A l'heure où l'Angleterre explose encore son propre plafond pour les droits TV, la France pourrait subir la première décote de son histoire avec l'appel d'offres en cours. Un spécialiste annonce la fin de la belle époque. 

L’appel d’offres de la Ligue de Football pour les droits télévisuels du football français n’a pas donné de résultat satisfaisant et Vincent Labrune a désormais quelques mois pour trouver un accord qui permettra de trouver la meilleure offre pour diffuser les championnats professionnels en France comme à l’étranger. Le président de la LFP assure que cette situation n’est pas dérangeante à ses yeux, et correspond à une possibilité de négocier au mieux pour atteindre le fameux milliard d’euros. C’est l’objectif fixé par la Ligue pour permettre aux clubs français, qui comptent énormément sur les droits TV, bien plus que sur la billetterie, pour vivre. Pour la première fois de l’histoire, sauf montant incroyable déboursé à la surprise générale, les droits TV vont être revus à la baisse, après l’accord de 1,153 milliard signé avec Mediapro et Canal+ jusqu’en 2024, avant la faillite de l’entreprise espagnole. 

Un montant supérieur au niveau de la Ligue 1

Après une période dorée où les droits augmentaient à chaque mise en vente en raison d’une forte concurrence, la tendance risque de s’inverser. La preuve, des grosses sociétés comme Netflix ont fait savoir qu’elles ne candidateraient pas à des appels d’offres pour les championnats majeurs en Europe, que la firme américaine estime trop onéreux. Une situation confirmée par l’économiste du sport Pierre Rondeau, interrogé par La Revue des Médias. 

« Les différentes grosses augmentations sont liées au phénomène de concurrence. Initialement, Canal + était seul sur le marché des droits TV de la Ligue 1. À la fin des années 1990, TPS vient concurrencer Canal, puis c’est au tour d’Orange à la fin des années 2000, dans une moindre mesure. L’arrivée de BeIn Sports dans les années 2010 provoque une inflation supplémentaire (…). Durant cette période entre 2000 et 2020 que je surnomme « les Vingt Glorieuses », les prix vont même dépasser la valeur réelle de la Ligue 1 française. Eu égard au pouvoir économique des Français et du poids démographique de la France, on pourrait estimer les droits TV de la Ligue 1 entre 500 et 700 millions d’euros. C’est notamment cette décorrélation avec la valeur réelle de la L1 qui a provoqué la faillite de Mediapro et qui entraîne aujourd’hui une crainte que les prix n’atteignent pas les 600 ou 700 millions d’euros attendus. Cela a un impact direct sur le sportif puisque 35 % du budget des clubs provient des droits TV », a livré Pierre Rondeau, persuadé que la claque va être grande pour le football français. Cela à l’heure où les droits TV du championnat anglais, déjà énormes, ont tout de même été augmentés de 5 % lors du dernier appel d’offre réalisé tout récemment.