Merci le Qatar, le PSG sort le champagne

Merci le Qatar, le PSG sort le champagne

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Le PSG a réussi à faire deux belles ventes grâce à un club qatari qui a mis le paquet pour se payer Marco Verratti. Un transfert dans les règles de l'art ?

Dans le sens des départs, le Paris Saint-Germain a réalisé le plus gros mercato de son histoire. Il peut pour cela remercier les états du Golfe, qui ont lâché 165 millions d’euros pour récupérer Neymar, Verratti, Diallo et Wijnaldum. Si le championnat d’Arabie Saoudite est en pleine expansion et achète pour cela à prix d’or des joueurs européens, cela peut correspondre aux dépenses faites pour se payer Neymar et Wijnaldum. En revanche, pour réaliser cet été historique sur le plan des ventes, Paris a pu compter sur le Qatar, un championnat de seconde zone dans le Moyen-Orient, mais qui a mis le paquet pour avoir Marco Verratti (45 ME) et Abdou Diallo (18 ME). Deux joueurs arrivés à Al-Arabi et de l’argent frais dans les caisses du PSG qui peuvent faire tiquer ceux qui savent que le club de la capitale a forcément du mal à équilibrer ses dépenses. 

Le PSG plie les règles mais ne les rompt pas

Le PSG, dont le Qatar est propriétaire, a-t-il profité de l’Emirat pour effectuer des ventes supérieures à la réalité de la valeur des joueurs ? La double casquette du pays gazier aide forcément, mais la démarche est difficile à prouver. C’est ce que rappelle Jean-Baptiste Guégan dans Le Parisien. « C’est l’avantage de travailler avec soi-même. Ça pose la question des parties liées et des conflits d’intérêts. Vous fixez vous-mêmes les prix, ça peut arranger au niveau du fair-play financier… Est-ce que c’est forcément une façon malveillante de jouer avec les règles ? Le problème, c’est surtout l’inaction des instances sur ce type de questions », analyse le géopolitologue, qui rappelle que la multi-propriété permet en effet des transactions dont les montants peuvent arranger tel ou tel club. 

L’UEFA et la FIFA ne font pas grand-chose à l’heure actuelle pour contrer les multi-propriétés, ou les transferts d’un club à un pays dont les propriétaires sont les mêmes, comme quand Allan Saint-Maximim quitte Newcastle, acheté par l’Arabie Saoudite, pour le championnat saoudien. Les moyens d’action sont limités, tant le montant du transfert peut forcément être subjectif, jusqu’à une certaine limite. On se souvient que l’UEFA avait retoqué le contrat avec QTA, l’office de tourisme du Qatar, qui avait versé 200 ME par an pendant 5 ans au PSG. L’instance européenne n’avait absolument rien trouvé qui justifiait un tel montant, sans aucune prestation en échange si ce n’est permettre un énorme revenu au PSG. 

Dans le cadre des transferts, la jauge est beaucoup plus difficile à trouver. Donc le Qatar a surpayé des joueurs pour qu’ils viennent, c’est probable. Mais est-ce qu’un autre pays dans la même situation l’aurait fait ? Probablement également. « C’est une manière pour le championnat qatarien de récupérer des joueurs qui objectivement ne seraient pas venus sinon », analyse Jean-Baptiste Guégan, pour qui le PSG flirte forcément un peu avec la ligne en revendant très cher des joueurs au Qatar, mais ne la franchir pas et ne risque donc au final pas grand chose.