Les Ultras de France ne veulent pas être « ‍l’ennemi public numéro 1 ‍»

Les Ultras de France ne veulent pas être « l’ennemi public numéro 1 »

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Les incidents autour du football se sont multipliés dernièrement, et les instances comme les politiques semblent désormais décidés à passer à la manière forte. Si dans les stades, les choses se passent souvent de manière correcte, ce sont les déplacements des supporters qui sont dans le viseur des dirigeants du football français et du monde politique. Leur interdiction pure et simple, ainsi que le démantèlement de groupes « ultras » capables de se battre sur une aire d’autoroute lorsqu’ils se croisent par hasard comme ce fut le cas samedi dernier entre Lyonnais et Marseillais, est envisagée. Il n’y a en effet aucun risque d’incident si aucun déplacement n’est autorisé, comme ce fut le cas avec Marseille et le PSG ces dernières années, ce qui permet également aux pouvoirs publics d’économiser une importante mobilisation des forces de l’ordre à chaque match. Mais le collectif des Ultras des clubs français ne veut pas payer les pots cassés pour tous les débordements qui peuvent entourer, de près ou de loin, le monde du football, et ils ont publié un communiqué ce jeudi pour donner leur point de vue sur le sujet.

« Une campagne médiatique sans commune mesure vient de s’abattre sur les groupes de supporters Français. En quelques jours, les « ultras » sont devenus l’ennemi public numéro 1. Avec les incidents au Trocadéro et la confrontation opposant des supporters lyonnais à leurs homologues marseillais, le Ministère de l’Intérieur et la Ligue de Football Professionnel annoncent de nouvelles mesures répressives contre les supporters. (…)Nous rappelons aux autorités publiques et sportives qu’elles auront pour tâche d’organiser l’Euro 2016, et qu’elles seront garantes de la sécurité des supporters européens. Si la LFP et le Ministère de l’Intérieur sont incapables d’encadrer quelques centaines de supporters en déplacement, comment feront-elles face au déferlement de centaines de milliers de supporters venant de toute l’Europe ? Au lieu d’assumer leurs responsabilités et d’engager un dialogue constructif avec les groupes de supporters, la LFP et les pouvoirs publics empêchent les supporters d'accéder aux stades de football. Nous avons toujours assumé nos responsabilités lors d’incidents impliquant nos groupes. Qu’un supporter soit sanctionné lorsqu’il enfreint la loi est normal et nous ne le contestons pas. Mais notre souhait est que la sanction soit à la mesure de la gravité de ses actes plutôt que de subir des lois d’exceptions ou des jugements inéquitables. Nous sommes des citoyens et demandons à être traités comme tels (….) Nous avons la prétention d’affirmer que nous sommes un acteur à part entière du football français. Notre volonté de nous faire entendre auprès des autorités et de la LFP a jusque-là été vaine. Les récents incidents sont la preuve que la politique adoptée par le gouvernement et la Ligue de Football Professionnel est inadaptée et surtout inefficace », a lancé le collectif des Ultras, qui rassemble plusieurs dizaines de groupes de supporters, de Lille à Bordeaux, en passant par Lyon, Paris ou Saint-Etienne.