TV ‍: Amazon et la L1, ça peut vite tourner au fiasco

TV : Amazon et la L1, ça peut vite tourner au fiasco

Nouveau partenaire quasiment exclusif du football français, Amazon a profité d’une incroyable opportunité après le fiasco de Médiapro, pour se payer 80 % des droits TV de la Ligue 1.

Le géant américain rassure avec ses moyens financiers copieux, avec son expérience sur les droits dans les différents sports et pays, mais aussi son prix pour le moment très attractif de 5 euros par mois. Même si cela venait à doubler, cela représenterait le montant que les Français passionnés de football sont prêts à mettre pour suivre notre championnat. Tout se présente donc parfaitement, mais attention, le danger peut rapidement guetter. En effet, Stéphane Soumier, journaliste spécialisé dans l’économie intervenant sur RMC, s’est penché sur cette arrivée d’Amazon, et prévient que le géant du e-commerce mise tout de même beaucoup sur le football, et ne continuera pas éternellement à le faire si cela coûte trop cher au final. Ou ne rapporte pas assez…

« Amazon a un résultat d’au mieux 400 ME par an en France. Cela veut dire que 250 ME + 30 ME pour produire, c’est plus de la moitié qu’ils ont investi. C’est un pari. Un pari très intelligent, mais un pari. Personne ne doit croire qu’Amazon s’en fout et se met en mode Qatar on arrose tout le monde. Alors bien évidemment, Amazon c’est pas Médiapro ils vont respecter le contrat car c’est une grande entreprise, aucun doute là-dessus. Amazon en France, c’est 3 % du commerce, donc ils doivent chercher de nouveaux segments. Leur pari, c’est de toucher une nouvelle clientèle qu’ils n’arrivent pas à aller chercher. Je ne sais pas si le supporters de Lens ou de Saint-Etienne va commencer sur Amazon, même s’il suit le football chez eux. Si dans 3 ans, le pari n’est pas rentable, ils arrêteront. Il leur faut au moins 4 millions d’abonnés, donc attention à dans trois ans », a prévenu Stéphane Soumier, pour qui le fait d’écarter aussi violemment Canal+ peut aussi avoir des conséquences lors du prochain appel d’offres, si Amazon ne décolle pas. Pour mémoire, l’entreprise de Jeff Bezos a pris les droits de la session de nuit de Roland-Garros depuis cette année, et l’audience n’a connu qu’un pic à 90.000 téléspectateurs, et n’a pas atteint les 100.00 abonnés sur la quinzaine, avec également un retour décevant sur la plateforme de commandes.