Entre coûts financiers, recherche de stade, et diffuseur, les accords sont parfois difficiles à trouver pour les 32es de finale de Coupe de France. C'est le cas pour le match entre Saint-Cyr/Collonges et l'OL. La magie a vite disparu. Sitôt après le tirage au sort des 32es de finale, la Fédération Française de Football met la pression pour que les accords soient passés en quelques jours entre les clubs pour la programmation des rencontres. Avec les normes de sécurité qui augmentent et les coûts liés à celles-ci, les inversion de terrain sont de plus en plus fréquentes. Cela donne lieu à des situations où les clubs amateurs sont plus embêtés qu’autre chose par les contraintes.
Sans compter le fait que les diffuseurs ont souvent le dernier mot pour la programmation, quitte à mettre des matchs le vendredi soir pour des équipes amatrices.
En ce qui concerne le match entre Saint-Cyr/Collonges, qui évolue en Régional 1 (6e division française), et
l’Olympique Lyonnais, tout le monde était d’accord pour inverser la rencontre et la faire se disputer au Groupama Stadium. Mais un match de l’équipe féminine est déjà prévu le samedi, et BeIN Sports a donc décalé cette rencontre au dimanche. Le vendredi a été envisagé, mais la chaine franco-qatarie estime être obligée de diffuser le match de Lens pour des questions de règlement.
« Jamais la FFF ne me dit de mettre tel match à 21 h, nous avons notre liberté, par rapport à des critères de mise en avant de la compétition et de clubs rassembleurs, ou d’affiches typiques de cette Coupe de France. Mais dire que beIN Sport a mis son veto pour ne pas que l’OL affronte St-Cyr/Collonges le vendredi soir est faux ! Ce n’est pas de notre volonté, c’est trop facile de dire que beIN est le méchant de l’histoire. Par rapport à une contrainte ’’d’exerçabilité’’ justement. Le RC Lens reprendra la L1 le vendredi 2 janvier 2026, et ne pouvait donc être placé que le vendredi 19 décembre pour son 32e de finale de Coupe de France. Sinon, ce club n’aurait pas eu le même nombre de jours de vacances que les autres et ça aurait été injuste. Ce choix n’est pas de notre volonté », assure ainsi Florian Houzot, le directeur des programmes et de la rédaction de BeIN Sports, dans les colonnes du Progrès.
Il supplie l'OL et BeIN Sports
Une situation qui a le don de tendre tout le monde, car l’OL ne souhaite pas organiser ce match à domicile le dimanche, pour des raisons de coûts. Le président du club de Saint-Cyr a ainsi diffusé un communiqué dans la nuit de mercredi à jeudi pour expliquer à quel point son club était perdu face à toutes ces obligations, et le manque de solution. « L’Olympique Lyonnais refuse de jouer ce match le dimanche, en raison des coûts supplémentaires qu’une telle organisation engendrerait. Nous nous retrouvons ainsi, pour le dire poliment, entre deux chaises. On nous demande de trouver un terrain de repli ce soir à 21h, alors même que nous avons jusqu’à demain 16h pour en proposer un. Et à cette heure-ci, je dois être honnête : nous sommes incapables de trouver une solution viable », a reconnu le président de Saint-Cyr/Collonges.
« Aujourd’hui, j’en appelle à la raison, à la solidarité et à l’esprit du football. J’en appelle à l’OL. J’en appelle à beIN Sport. J’en appelle à tous ceux qui croient encore en la magie populaire de la Coupe de France. Et pour montrer à quel point notre volonté est profonde, sincère et dénuée d’arrière-pensée, nous tenons à le dire publiquement : nous, modeste club de R1, sommes même prêts à laisser l’intégralité de la recette du match au grand Olympique Lyonnais, afin qu’il ne creuse pas davantage sa dette. Un geste qui traduit simplement notre générosité et surtout notre amour du jeu, bien au-dessus de toute considération financière », a demandé Hassane Baba-Arbi, le président du club de Régional 1, histoire de faire comprendre dans quel désarroi il se trouvait face à cette situation.