1 milliard de pertes pour le foot français, la DNCG s’étouffe

1 milliard de pertes pour le foot français, la DNCG s’étouffe

Les clubs français vont arrêter de devoir croire au miracle du mercato et des ventes astronomiques. C'est le message que la DNCG a tenu à faire passer aux clubs de Ligue 1, dont les pertes sont énormes. 

La fin de saison approche et cela signifie aussi que les comptes des clubs vont être épluchés pour savoir s’ils passent la fameux cap de la DNCG. Le gendarme financier du football français a beaucoup de travail étant donnée la santé financière très fragile des clubs tricolores. Entre la crise du Covid, les problèmes liés au diffuseur de la Ligue 1, les mercatos moins flamboyants au niveau des ventes, les comptes ne sont pas bons. Président de la DNCG depuis 2017, Jean-Marc Mickeler a fait le point sur la situation dans les colonnes des Echos. Et le bilan en lui-même est clairement inquiétant si on s’arrête simplement aux chiffres. 

« La perte nette de la Ligue 1 sur la saison 2021- 2022 est de 581 millions d’euros, 601 en incluant la Ligue 2. En 2020-2021 elle était de 645 millions. Cela fait plus de 1,2 milliard sur deux ans. Le temps est venu d’adopter une approche équilibrée entre les aspects sportifs et financiers, investir dans le développement des infrastructures, valoriser les talents locaux, mettre en place des stratégies de marketing digital pour améliorer la compétitivité sportive, la stabilité financière et la performance commerciale », a expliqué le président de l’instance financière. Un bien beau discours mais il reste à savoir comment ramener les clubs français à l’équilibre, eux qui se mettent déjà dans le rouge sans non plus arriver à faire de grosses ventes de joueurs ou à réaliser de grosses performances sur le plan européen. 

Masse salariale et transferts ratés

Pour cela, il faudra des revenus supplémentaires, et c’est ce qu’espère toucher la Ligue avec les droits TV internationaux notamment. Mais mieux gérer un budget, et ne pas compter sur des ventes hypothétiques, doit désormais faire partie du package financiers des clubs de Ligue 1. « Il faut sans doute qu’une partie des clubs renforcent leur gouvernance et améliorent leur gestion, en se fixant des objectifs atteignables et conformes aux moyens engagés, et en mettant l’accent sur une gestion plus  frugale de leurs coûts. On ne peut que constater que pour la saison 21-22, 14 des 20 équipes de Ligue 1 avaient dans leur budget prévisionnel prévu des ventes très supérieures à celles réalisées in fine. Le manque à gagner est de 433 millions d’euros. Dans le même temps, la masse salariale s’est révélée supérieure de 221 millions au budget prévisionnel, en partie du fait de la non-concrétisation de certaines ventes », a souligné Jean-Marc Mickeler, pour qui les clubs français tablent encore trop sur le mercato pour sauver les meubles sur le plan financier.