Choqué par le geste du Toulousain Aron Dönnum envers son joueur Simon Ebonog, l’entraîneur du Havre Didier Digard avait crié au racisme. Mais le technicien est finalement revenu sur ses déclarations.
Entre les mains de la commission de discipline, le cas Aron Dönnum connaît un rebondissement inattendu. La polémique était apparue lors du match entre Toulouse et Le Havre (0-0) le 2 novembre, lorsque le Toulousain avait agité la main devant son nez pour indiquer une mauvaise odeur venant de son adversaire Simon Ebonog. Un geste choquant et raciste selon Didier Digard.
«
Ce que j'ai vu aujourd'hui, c'est intolérable, avait réagi l’entraîneur du HAC au micro de
Ligue 1+.
Je veux bien croire qu'il (l’arbitre) ne l'a pas vu, mais c'est très, très grave. Si on dit que c’est pas pour du racisme, c'est quoi ? C'est juste dire à mon joueur qu'il pue ? On peut dire des choses comme ça alors qu'on est juste là pour jouer au foot ? Ça, c’est pas rabaissant, humiliant, c’est pas des propos blessants ? »
Remonté, Didier Digard avait même menacé de quitter le football si Aron Dönnum n’était pas sanctionné. « Ce geste sur un terrain de foot, si ça en reste là, le foot ça sera sans moi, avait-il prévenu en conférence de presse. Je suis trop éloigné de cette société et ce qu’on laisse passer aujourd’hui. » La déclaration a fait du bruit. Sauf que le technicien s’exprimait à chaud. Près de deux semaines plus tard, avec un certain recul, son avis a bien évolué.
« Si ce geste était forcément du racisme ? Non, je n'ai jamais dit cela, a tempéré le coach havrais dans un entretien accordé à L’Equipe. J'ai simplement dit que ce geste ne pouvait pas être sur un terrain. En fait, c'est le journaliste qui a tourné ça (de cette manière). J'ai répondu que si ce n'est pas du racisme, c'est au minimum humiliant et rabaissant. C'est tout. Mais penser à la place du joueur, c'est impossible ! Je n'ai pas demandé sa sanction, rien. » Pour que son message soit bien relayé, Didier Digard a aussi prévu de s’exprimer auprès de RMC et Ligue 1+ cette semaine.