La lutte contre la diffusion illégale des rencontres de football a pris une nouvelle tournure inédite en Espagne. La Liga a obtenu de la justice un pouvoir particulièrement intrusif pour lutter contre les IPTV et autres formes de piratage.
La diffusion illégale de contenu footballistique a explosé en France depuis l'arrivée de
DAZN. La firme britannique avait décidé de proposer un abonnement à un prix exorbitant dès son arrivée dans le football français. Une erreur monumentale qui a dégoûté une grande majorité des observateurs de la Ligue 1. Beaucoup d'entre eux ont préféré se tourner vers la solution illégale, mais bien plus abordable : l'IPTV. En découle très logiquement une lutte contre la diffusion pirate des rencontres. Et en Espagne, le problème est exactement le même. Voire pire, car la Liga va désormais bénéficier d'une décision de justice lui permettant de lutter très efficacement contre les pirates. Des moyens certes efficaces, mais qui laissent planer le doute sur le caractère intrusif sur le plan des libertés.
L'Espagne frappe fort contre les pirates
La justice catalane a récemment conclu qu'il fallait que les opérateurs, comme Vodafone, Orange, Digi, MasMovil et Telefonica, fournissent les données d'identification de toutes les personnes qui se connectent aux plateformes illégales de streaming, indique 20minutos. En d'autres termes, la Liga a pu utiliser les données personnelles des utilisateurs, allant du nom et du prénom aux numéros de carte d'identité et aux informations de facturation, pour leur envoyer des courriers exigeant 450 euros de dommages et intérêts. Une somme à régler aussitôt sous peine de poursuites judiciaires.
Ces pratiques ont toutefois posé des questions sur leur caractère intrusif. Certains des opérateurs espagnols préfèrent dévoiler les identités des personnes qui mettent en ligne illégalement la diffusion des matchs, plutôt que de celles qui la consomment. Finalement, ces derniers l'ont emporté sur la Liga en obtenant de la justice le verdict suivant : seuls ceux qui commercialisent illégalement les services de streaming peuvent être retrouvés. En d'autres termes, la justice espagnole laisse pour le moment passer entre les gouttes les utilisateurs. Une façon de lutter efficacement contre le piratage et un exemple pour le football français ?