Exclusion temporaire, la France veut servir de cobaye

Exclusion temporaire, la France veut servir de cobaye

Chargée de superviser les lois du football, l’IFAB propose de tester le carton blanc qui permet aux arbitres d’exclure un joueur de manière temporaire. Si l’UEFA n’est pas emballée, la France se dit prête à tenter cette nouvelle expérience.

On pourrait bien assister à une révolution de l’arbitrage dans les années à venir. Ce mardi, l’IFAB, chargée de superviser les lois du football, a autorisé le test des exclusions temporaires (10 minutes) via le carton blanc. L’idée ne sera pas appliquée à l’Euro 2024, ni lors des compétitions européennes la saison prochaine, l’UEFA n’étant pas emballée. En revanche, la France, qui expérimente déjà cette règle au niveau amateur depuis 2018, se verrait bien tenter l’expérience chez les professionnels. C’est effectivement le souhait du président de la commission fédérale des arbitres Eric Borghini.

« Je n'en ai pas encore parlé avec Antony Gautier (directeur de l'arbitrage). Mais mon sentiment est que cette exclusion temporaire, que l'on pratique déjà dans certaines ligues et certains districts, est intéressante, a réagi le dirigeant contacté par L’Equipe. Les retours que j'en ai, issus du football amateur, sont plutôt satisfaisants. Plutôt que de donner une exclusion définitive, surtout en début de match, ce qui déséquilibre toute une équipe, l'exclusion temporaire pour certains types de fautes a du sens pour le spectacle et pour le football. »

Une décision à valider

« Mais pour que cela marche, il faut que cela soit concerté, admis par tout le monde, a prévenu Eric Borghini. Il faut en parler avec la Ligue professionnelle, les entraîneurs, les joueurs... Si l'IFAB veut confier à certains pays volontaires une expérimentation dans leurs compétitions professionnelles, la France serait partante pour la saison prochaine. Évidemment, si la LFP et le comité exécutif de la FFF sont d'accord. Car ce n'est pas quelque chose qui se décide à la commission des arbitres. » Destiné à empêcher les actes d’antijeu, ce carton blanc pourrait favoriser le spectacle pas toujours présent en Ligue 1.