A dix jours de la première manche face au Paris Saint-Germain en Ligue des Champions, le Bayern Munich doit gérer le cas Manuel Neuer. Le gardien allemand, blessé jusqu’à la fin de la saison, a publiquement critiqué le licenciement d’un membre du staff technique. D’où le recadrage du dirigeant Oliver Kahn.
Le Bayern Munich s’en serait bien passé. A l’approche du huitième de finale aller de Ligue des Champions face au Paris Saint-Germain, le pensionnaire de Bundesliga se retrouve confronté aux états d’âme de Manuel Neuer. Le Bavarois a appris le licenciement de l’entraîneur des gardiens Toni Tapalovic, accusé d’avoir relayé des discussions du staff à certains joueurs, et dont il est très proche. « Ça m’a extrêmement touché », a réagi l’international allemand dans un double entretien accordé à The Athletic et Süddeutsche Zeitung.
« Pour moi, c'est sorti de nulle part. Pour Toni aussi. Je n'ai pas du tout compris. Ça m'a vraiment assommé, a insisté Manuel Neuer. Il n'était pas là seulement pour moi, mais pour l'ensemble du groupe de gardiens, pour le club. Il n'a pas travaillé onze ans et demi uniquement pour moi, mais pour tout le monde. Pour moi, c'était un coup dur alors que j'étais déjà à terre. J'ai eu l'impression que l'on m'arrachait le cœur, c'est la chose la plus brutale que j'ai vécue dans ma carrière. Et j'en ai vraiment vu des choses. »
Manuel Neuer sur sa place en sélection allemande :
— Actu Foot (@ActuFoot_) February 4, 2023
« Si je ne suis pas performant, je libèrerai ma place. Mais ne vous attendez pas à ce que cela arrive. »
(The Athletic) pic.twitter.com/pO2wM89Kpk
« Des gens ont fondu en larmes. C’est une grande déception. Nous voulons être différents au Bayern, nous voulons être une famille. Mais il vient de se passer quelque chose que je n’avais jamais vu, a critiqué le gardien de 36 ans. C'est dommage pour tout le monde : pour le club, pour Tapa, pour le staff, pour tous les gardiens et donc bien sûr pour moi aussi. » D’après le quotidien Bild, ces déclarations ont surpris et agacé le Bayern Munich, d’autant que le dernier rempart n’avait pas été autorisé à accorder cette double interview. C’est pourquoi Oliver Kahn l’a rapidement recadré.
« Ce que Manuel dit dans certaines parties de ces deux interviews par rapport au départ de Toni Tapalovic ne correspond ni à lui en tant que capitaine, ni au regard des valeurs du FC Bayern, a répondu le président du conseil d’administration. De plus, ses déclarations ne sont pas opportunes, car nous sommes à la veille de matchs très importants. Il est personnellement touché, il faut le comprendre dans une certaine mesure. Nous en étions conscients lorsque nous lui avons expliqué que cette décision était la meilleure pour notre équipe. »
Kahn convoque Neuer
« J'ai été confronté à une situation similaire en 2004 en tant que joueur de l’équipe nationale. Notre entraîneur des gardiens, Sepp Maier, s'était senti maltraité par le Fédération allemande et nous avions été séparés. J'avais travaillé avec Sepp pendant des années et nous avions une relation amicale et de confiance. A l'époque, j'étais aussi déçu et j'en voulais à la fédération. Mais les objectifs communs étaient au premier plan pour moi. Ils étaient plus importants pour moi que mes sentiments personnels. Et c'est pour cette raison que j'ai décidé à l'époque de ne pas m'exprimer publiquement. Manuel a fait le contraire. Nous allons en parler très clairement avec lui », a indiqué Oliver Kahn, déjà remonté contre Manuel Neuer après sa grave blessure au ski.