Gerets ‍: «Un homme a sa fierté»

Gerets : «Un homme a sa fierté»

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L’entraineur marseillais a officialisé son départ. L’émotion est à son comble pour Erik Gerets, qui accuse RLD et assure avoir attendu sans succès une offre de prolongation avant de prendre sa décision.

Arrivé en octobre 2007, Erik Gerets ne fera donc pas du long terme à Marseille. Le technicien belge aura complètement redressé un club qui occupait le bas de tableau de la Ligue 1 quand il en a pris les rênes. Même s’il aurait voulu attendre le plus tard possible pour en faire l’annonce officielle, le Lion de Rekem a toutefois du se rendre à l’évidence en officialisant son départ. « Cela fait quelques temps que j’ai pris cette décision. Mais vu l’importance de tout ce qui se passe pour mon équipe, avec les matches qui nous attendent, j’avais voulu attendre au moins la semaine prochaine pour l’annoncer et calmer tout le monde. On a quand même un match extrêmement important ce week-end. Mais, avec cet article qui est paru, j’étais obligé de réagir. Les joueurs tout comme moi pourrons nous concentrer à 100% sur ce qui est important : essayer d’être champion de France à la fin de la saison », a demandé l’entraineur de l’OM, pour qui ce passage dans la cité phocéenne restera à jamais gravé dans la tête.


« Il y a certainement des regrets, mais il y a aussi des satisfactions. Les 22 ou 24 joueurs du vestiaire qui m’ont régalé. Ils ont fait jusqu’à maintenant un championnat exceptionnel, et ça c’est quelque chose qui restera dans ma tête. En plus, je n’avais jamais ressenti quelque chose de comparable à ici. Je ne pensais pas que ce serait possible après ce que j’avais vécu à Istanbul, où j’ai vraiment été heureux. En partant de Turquie, je me disais que je partais avec un petit coffre plein d’émotions pour les moments où je serai seul et où je me sentirai mal après. Maintenant, ce petit coffre ne sera pas assez grand avec tout ce que j’ai vécu jusqu’à maintenant à Marseille. Les sentiments, les frissons qu’on m’a donnés c’est impossible à raconter à quelqu’un. C’est tellement bon que je ne veux pas gaspiller cette bonne ambiance. Ca a été trop positif, et je ne vais certainement pas l’oublier », a expliqué l’ancien Diable Rouge, qui assure que son groupe a compris sa décision : « Je leur ai annoncé la nouvelle ce mardi, et je ne peux pas dire qu’ils étaient choqués. Ils ont compris qu’entraîneur était un métier spécial, où tu peux être un jour à un endroit, et le lendemain ailleurs ».


Gerets attendait une offre de Diouf


Reste désormais à savoir si les supporters vont comprendre cette décision, justifiée par les propos datant de janvier de Robert Louis-Dreyfus. « Je crois que mon parcours n'a pas été trop mauvais jusqu'à maintenant. Que certains oublient au moment où la saison commence que l'on soit passé de la 18e à la 3e place la saison dernière, je peux encore l'imaginer. Mais après décembre, où nous avons oscillé de la 3e à la 5e place, il y a eu cette interview de Robert Louis-Dreyfus. Il avait des doutes. Quelqu'un qui dit que tu dois être deuxième à la fin du championnat, c'est quelqu'un qui doute et moi je n'ai pas bien compris », a expliqué à RTL Erik Gerets, qui a surtout précisé ne jamais avoir reçu la moindre proposition de prolongation.


Une situation qui explique dès lors ses déclarations énigmatiques sur son avenir à l’OM, tandis que tous les supporters lui demandaient d’annoncer une prolongation qui paraissait également évidente au Belge. « A un moment donné, je me suis dit : je ne peux plus attendre. J'ai pris la décision de quitter ce club, le premier où j'ai connu des sensations pareilles. C'est dommage, car en cinq minutes, ce problème aurait été réglé. Mais à un moment donné on a aussi sa fierté. Je suis triste que cette offre ne soit pas venue de la part de Pape Diouf. D'un autre côté, il était dans une situation où il ne pouvait faire ni l'un ni l'autre. Je ne lui en veux pas. Je n'en veux à personne, c'est l'actionnaire qui donne de l'argent, et s'il a envie de faire des déclarations comme il l'a fait, je dois l'accepter. Mais il doit aussi accepter qu'un homme a sa fierté et que, s'il doit attendre trois mois, les choses puissent aller dans une autre direction », a expliqué l’ancien Diable Rouge, qui n’attend plus que deux choses de cette fin de saison : le titre de champion de France, et le pardon des supporters, qui espéraient tant voir leur entraineur fétiche rester sur la Cannebière.