Tigana doit-il changer ?

L’entraineur bordelais n’a pas encore trouvé la bonne recette pour une équipe qu’il a prise en main en début de saison, mais c’est le cas de beaucoup d’entraineurs en France. Les Girondins restent placés très correctement dans la première partie du tableau en ce qui concerne le classement, mais c’est l’attitude de Jean Tigana, entraineur distant avec ses joueurs et peu enclin aux discussions, qui pose questions. Dès le début de l’été, l’entraineur bordelais avait surpris en faisant savoir à l’issue du premier rassemblement qu’il n’était pour l’heure pas question de parler aux joueurs, pourtant profondément marqués par la fin de saison catastrophique. Depuis, les choses n’ont pas beaucoup changé. « Il ne parle pas beaucoup. Il est plus introverti que Blanc. Il s’exprime très peu devant nous, il préfère nous laisser travailler avec les préparateurs. C’est à nous d’aller vers lui et de le comprendre », constate avec un brin de dépit Henri Saivet, qui fait partie des jeunes joueurs forcément avide de conseils de la part d’un international aussi expérimenté que Jean Tigana.

Chez les anciens, cela passe forcément beaucoup plus facilement. Jaroslav Plasil, blasé par un parcours un peu partout en Europe, ne s’en émeut et pas, et préfère insister sur le côté « rigueur et discipline ». « Je peux comprendre que d’autres joueurs aimeraient le voir s’exprimer davantage. Moi, j’ai connu beaucoup d’entraîneurs, je m’adapte et le prends comme il est. Tigana ne tolère aucun retard aux entraînements. Il est très strict. Pour lui, arriver à l’heure est une marque de respect, et il y tient. Moi aussi, d’ailleurs : je ne me suis pas encore pris d’amende pour le moment, même si ce n’est pas toujours facile d’être dans les temps avec toute cette neige », glisse même le milieu de terrain tchèque, qui sait bien que les critiques ont beau naitre sur la manière dont Jean Tigana gère son groupe, la seule réponse viendra du terrain. Pour l’instant, elle est encore très floue.