Huit mois après les faits, le rapport sur les incidents du Stade de France lors de la finale de C1 entre Liverpool et le Real Madrid est tombé. La tactique d'accuser les fans anglais pour tous les problèmes n'a pas marché pour le gouvernement français et l'UEFA.
La dernière finale de la Ligue des Champions a vu le sacre du Real Madrid face à Liverpool, dans un match qui a failli ne pas avoir lieu. En raison d’incidents aux alentours du Stade de France, le coup d’envoi a été retardé alors que l’incompréhension prédominait sur les raisons de ces problèmes. Les supporters, principalement ceux de Liverpool, ne parvenaient pas à entrer dans l’enceinte de Saint-Denis, et la tension était à son maximum. Cet énorme fiasco a dans un premier temps été attribué aux fans des Reds, accusés de violence et d’avoir voulu entrer avec des milliers de faux billets. Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait directement accusé les fans anglais d’avoir mis le bazar en raison d’une « fraude massive, industrielle et organisée de faux billets », lâchant même le chiffre de 30.000 supporters sans billets. Depuis, le membre du gouvernement a fait du rétro-pédalage à plusieurs reprises, mais le rapport complet d’un panel indépendant que plusieurs médias se sont procurés ne laisse guère de place au doute. Non seulement les fans de Liverpool ne sont pas en cause, mais l’incompétence de la police française et de l’UEFA aurait pu mener à de nombreux décès, et c’est un véritable miracle qu’aucune vie n’ait été perdue ce soir là.
Des morts évités par les supporters de Liverpool
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Le rapport cite d’incroyables défaillances dans la préparation du match et la gestion des supporters. Les preuves défilent ainsi de manière lapidaires. Dès 15h30, des problèmes avec les portiques d’entrée au stade ont été détectés. La police a été prévenue que les supporters de Liverpool étaient violents et devaient être maitrisés pour trouble à l'ordre public, alors qu’aucune altercation n’a eu lieu dans la ville de Paris ou aux abords du stade. L’UEFA a menti en annonçant que les supporters étaient arrivés trop tardivement, alors qu’ils étaient sur place plus de deux heures avant le coup d’envoi prévu. Il n’y a eu aucune évidence de tentative de passer dans le stade avec des billets frauduleux, en dehors de quelques tentatives individuelles manquées. L’usage de gaz lacrymogènes par la police a été abusif, alors que les supporters des Reds attendaient simplement de pouvoir entrer dans le stade, coincés contre les grilles. Les supporters de Liverpool ont certainement évité de nombreux blessés, voire plus, en protégeant les personnes fragiles malgré les mouvements de foule.
Et la conclusion du rapport fait très mal, puisque les observateurs ont expliqué que la volonté du gouvernement français et de l’UEFA de rejeter conjointement la faute sur les supporters de Liverpool a heureusement pu être contredite par les nombreuses preuves (sur les faux billets, l’arrivée en avance, les rapports de la RATP sur les mouvements de foule, les images vidéo et les témoignages) qui ont permis de faire la lumière sur cette affaire, et de mettre hors de cause les supporters de Liverpool, dont certains ont été blessés ou marqués à vie psychologiquement par l’enfer qu’ils ont pu vivre au Stade de France en ce soir de mai 2022.