Mondial féminin, la France pas intimidée par la FIFA

Mondial féminin, la France pas intimidée par la FIFA

Mécontente des offres dans cinq grands pays européens, la FIFA menace d’y interdire la diffusion du Mondial féminin cet été. Sans doute un coup de bluff de la part de son président Gianni Infantino, conscient que les diffuseurs sont clairement en position de force.

A un peu plus de deux mois de son ouverture, le Mondial féminin n’a toujours pas de diffuseur dans cinq grands pays européens. Comme la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne n’ont pas transmis d’offres satisfaisantes à la FIFA. De quoi agacer le président Gianni Infantino qui considère que les chaînes manquent de respect au football féminin. « Les chaînes publiques ont en particulier le devoir de promouvoir le sport féminin et d’investir en sa faveur », s’est plaint le patron du foot mondial.

« Alors que les diffuseurs paient 100 à 200 millions de dollars pour la Coupe du monde masculine, ils n’offrent que 1 à 10 millions de dollars pour la Coupe du monde féminine, a comparé le dirigeant. C’est une gifle à toutes les grandes joueuses et à toutes les femmes du monde. Pour être très clair, il est de notre obligation morale et légale de ne pas sous-vendre ce Mondial féminin. Les femmes le méritent, c’est aussi simple que cela. » Gianni Infantino a donc averti les pays concernés.

La FIFA devra brader le Mondial 2023

« Si les offres continuent à ne pas être équitables pour les femmes et le football féminin, nous serons contraints de ne pas diffuser cette Coupe du monde dans les pays européens du "Big 5" », a-t-il lâché. Un avertissement à prendre au sérieux ? Pas du tout, estime le spécialiste en droits TV Pierre Maes. « C’est un bluff de négociations de droits TV extrêmement basique, a réagi le consultant contacté par 20 Minutes. Il y a 0,1 % de chances que ça arrive. Les diffuseurs ne se font pas impressionner. Ils sont seuls et ils sont sur du velours pour ce bras de fer. Le rapport de force n’est pas du tout à l’avantage de la FIFA. »

Auprès de nos confrères, en France, seul le groupe M6 confirme l’envoi d’une « offre cohérente par rapport au marché, qui a été refusée il y a quelques semaines » par la FIFA. Si les chaînes sont si réticentes, c’est principalement à cause du décalage horaire avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pays hôtes de la compétition. Des matchs programmés en matinée ou à 12h risquent d’entraîner de faibles audiences. Ce n’est évidemment pas l’opinion de Gianni Infantino qui devra tout de même finir par céder.