La Premier League va droit dans le mur

La Premier League va droit dans le mur

Les clubs anglais gagnent presque tout et font rêver, mais cumulent des dettes immenses. Jusqu’à quand ?

Pour la première fois de son histoire, la masse salariale totale des joueurs de Premier League a dépassé le milliard de livres sterling (1,2), soit 1.384.700.000 euros. De quoi faire tourner les têtes surtout en sachant que ces mêmes clubs cumulent des dettes effarantes. Selon une étude du très sérieux cabinet Deloitte, la dette totale des clubs de Premier League atteignaient le total de 3,5 milliards d’euros la saison dernière. Une somme qui ne laisse guère planer le doute sur la véritable viabilité économique des clubs anglais, qui empruntent à tout va pour tenter d’être les premiers dans cette fuite en avant. Mais le danger, qui a déjà touché plusieurs clubs historiques comme Leeds United, Southampton ou Wimbledon, guette. « Plus vous avez de dettes, plus vous êtes à la merci d’un coup dur comme de manquer une qualification en Ligue des Champions ou d’être relégué. Il faut que les clubs anglais s’offrent de la flexibilité pour les temps plus difficiles. Pour l’instant, les Anglais montrent l’exemple en terme de résultat, et tant que ce sera le cas, les dettes seront oubliées », a assuré Alan Switzer, directeur des opérations financières sur le Sport chez Deloitte.


Mais une mauvaise performance sportive, ou une baisse notoire des droits télés, peut toucher tous les clubs. Et le Big Four ne serait pas épargné. Manchester United présente une dette de 750 ME, loin devant Liverpool avec 346 ME tandis qu’Arsenal joue avec le feu en cumulant 360 ME de dettes, dont 288 ME en prêt sur le long terme pour financier son stade. A Chelsea, c’est la masse salariale qui pose problème, puisque le club dépense 81% de ses revenus pour payer ses joueurs. On comprend mieux dès lors la volonté de Roman Abramovitch, salement touché par la crise financière, d’alléger l’effectif des Blues.


Malgré ces chiffres plutôt alarmants, personne hormis Michel Platini, président de l’UEFA, ne semble s’inquiéter de la véritable santé du football anglais. Tant que les résultats sportifs sont là, tant que les clubs anglais se retrouvent à trois dans le dernier carré de la Ligue des Champions, et surtout tant que la croissance des revenus de la Premier League (estimée à 16 % sur les cinq dernières années) reste bien supérieure à celle de tous les pays industrialisés, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.