Ils ne sont pas décideurs, mais leur avis compte beaucoup. Les Bleus tiennent à garder Raymond Domenech.
En 90 minutes, Raymond Domenech est passé par tous les statuts. Le sélectionneur plus contesté que jamais semblait déjà condamné lorsque la Roumanie menait 2-0. Mais la réaction d’orgueil des Bleus a relancé le match, la course à la qualification et son avenir. Celui-ci semble plus que jamais indécis, mais le soutien des joueurs, qui peinent à comprendre l’acharnement médiatique et populaire à son encontre, pourrait être déterminant. Après Patrick Vieira dans la semaine, Jean-Alain Boumsong a pris position. « Ce serait une erreur manifeste de s’en séparer. Il a eu les mots justes à la mi-temps pour nous remettre en selle, nous a dit de ne pas paniquer, de mettre le bleu de chauffe pour revenir au score, et surtout de jouer. Je pense que la majorité de l'équipe partage cet avis. Si on l'a sauvé c'est très bien. C'est une aventure qu'on vit tous ensemble, le staff et les joueurs. C'est un point qui va compter pour la qualification. Moi, je vais passer pour pro-Domenech, alors que je n'avais pas été appelé la dernière fois, et que là, je l'ai été à la dernière minute », estime même le défenseur lyonnais, qui rejoint ainsi Franck Ribéry. « On a joué pour nous mais on a aussi joué pour lui. Il ne fallait pas perdre, ça aurait été compliqué pour lui après une défaite, on le savait à 2-0. On espère qu'il sera avec nous par la suite », explique même le milieu de terrain du Bayern Munich, qui a chaleureusement salué son sélectionneur à sa sortie du terrain, samedi à Constanta.
Pour la fédération et le conseil fédéral, il sera difficile de ne pas tenir compte de ces avis. Personne n’a encore « lâché » Domenech dans le groupe France, même si tous n’ont bien sûr pas pris position. Karim Benzema, Patrice Evra et Hatem Ben Arfa estiment ne pas avoir leur mot à dire dans ce débat, laissant « le boulot à la fédé » comme l’explique le défenseur de Manchester United, qui a débuté en équipe de France lors du premier match de Raymond Domenech à la tête des Bleus. Autre joueur à avoir débuté sous la coupe du sélectionneur, Yoann Gourcuff a peut-être sauvé la peau de son entraîneur grâce à son splendide but égalisateur. Une fierté dont s’est habillement servi Domenech pour mettre le conseil fédération devant le fait accompli. « Mon métier est de mettre des joueurs de talent sur le terrain et de leur demander de montrer qu'ils ont du talent », a résumé un Raymond Domenech visiblement ragaillardi. Jusqu’à quand ?
Guillaume Comte
