Blanc et le péril du football anglais

Blanc et le péril du football anglais

Photo Icon Sport

Il y a une semaine, Laurent Blanc avait confié qu’il se verrait bien un jour prendre la succession de Sir Alex Ferguson à Manchester United. A quelques heures de jouer l’Angleterre en match amical, l’ancien joueur des Red Devils en a profité pour tacler les méthodes des clubs anglais, et les joueurs, en particulier français, qui les rejoignent trop tôt dans leur carrière. Si pendant un temps, la Premier League a représenté un Eldorado réciproque entre talents français et clubs désireux de faire les bonnes affaires, ce n’est plus obligatoirement le cas. Et les exemples de joueurs partis trop tôt en Angleterre ne manquent désormais plus. Pour Laurent Blanc, c’est un problème de taille, car cela empêche bien souvent des jeunes joueurs prometteurs de faire ce dont ils ont le plus besoin : jouer au football.

« A leur âge, la chose la plus importante reste de continuer à progresser. Il faut jouer pour apprendre. Rejoindre un grand club anglais, ne s’entrainer qu’une fois ou deux avec l’équipe première, jouer quelques minutes de Premier League par mois. Je ne comprends pas l’intérêt », a expliqué Laurent Blanc, en réponse à une question sur Gaël Katuka, l’un des grands espoirs de Chelsea et du football français, même si, à 19 ans, il passe la plus grande partie de son temps sur le banc des Blues. Et le sélectionneur de continuer sa comparaison.

« Un départ aussi tôt stoppe la progression. A 16 ou 17 ans, il vaut mieux avoir l’ambition d’être titulaire dans un club français plutôt que de faire un gros transfert et de ne jamais jouer. Nous ne pouvons pas contrôler l’entourage du joueur, mais il faut savoir attendre, faire le bon choix, pour être mieux récompensé plus tard », a estimé Laurent Blanc, qui sait pourtant bien que son discours ne risque pas de toucher facilement les jeunes joueurs dans cette situation, désireux de s’assurer un premier contrat bien rémunéré plutôt que d’attendre sagement la fin de leur formation. Ce mercredi à Wembley, l’équipe de France aura la possibilité de prouver qu’entre des joueurs partis très tôt (Clichy, Sagna, Mexès, Kaboul, Gourcuff et Nasri par exemple) et d’autres qui atteignent pour l’instant leur meilleur niveau en Ligue 1 (Lloris, Sakho, M’Vila, Hoarau, Payet ou Rémy), la meilleure solution reste de combiner ce qui se fait de mieux dans les deux écoles.