Transfert, agent, intermédiaire, Labrune s'explique

Transfert, agent, intermédiaire, Labrune s'explique

Photo Icon Sport

Sorti de sa garde à vue peu après minuit dans la nuit de mercredi à jeudi, Vincent Labrune a du répondre des doutes de la police concernant la légalité des transferts de plusieurs joueurs arrivés à l’OM ces dernières années. Mais de toute évidence, la transparence n’est toujours pas de mise en ce qui concerne les transferts et notamment les intermédiaires et les agents de joueur. Dans un entretien donné à L’Equipe la semaine dernière et publié ce jeudi, le président de l’OM avoue volontiers qu’il discute et négocie avec des agents qui n’ont pas de licence, mais que cela ne l’empêche pas des transferts, comme ce fut le cas cet été sur le départ de Mathieu Valbuena au Dynamo Moscou. 

« Aujourd'hui n'importe qui peut être agent. Ne soyons pas naïfs. Ils font comment les grands personnages sulfureux, qui ont envie d'aller dans le football ? Ils trouvent des petits à la sortie des écoles, ils leur font passer le diplôme et aujourd'hui la moitié des agents qui ont une licence sont des couvertures pour d'autres mecs. Tu peux discuter avec des mecs en costard cravate, qui sont nickel, il n'y a pas de problème, et tu te rends compte six mois après qu'ils ont reversé de l'argent à Pierre, Paul, Jacques ou je ne sais pas qui... (…) Dans 95% des cas, les agents avec qui on parle sont soit collaborateurs d’agent, soit n’ont pas d’équivalence en France. Je préfère au final payer le mec avec qui j’ai discuté de bout en bout, plutôt qu’un type que j’ai vu à une ou deux reprises », a expliqué Vincent Labrune, qui avoue être passé par un autre agent, Meissa N’Diaye, pour faire parvenir le mandat de vente à des intermédiaires russes qui n’avaient pas de licence valable en Europe, afin de ne pas faire capoter le transfert de Mathieu Valbuena à Moscou. « Dans cette affaire précise, si on n’avait pas fait de mandat, on était dans une merde noire car, en plus, on avait des agents russes qui ont tout fait pendant un mois pour faire le deal et qu’on ne pouvait pas payer parce qu’ils n’avaient pas de licence. On aurait pu avoir des problèmes », a assuré Vincent Labrune, qui sait que ce système complexe flirte bien souvent avec l’illégalité, même s’il n’est clairement pas nouveau.