Real-Barça, Ronaldo-Messi, Omar da Fonseca décrypte le clasico

Real-Barça, Ronaldo-Messi, Omar da Fonseca décrypte le clasico

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Ce samedi, à partir de 18h15, toute la planète football aura les yeux tournés vers la capitale espagnole où le Real Madrid recevra le FC Barcelone. A deux jours de ce premier Clasico de la saison de Liga, Omar da Fonseca, qui fera les commentaires pour BeInSports, diffuseur de cette rencontre en France, décrypte pour Foot01 les aspects de ce choc toujours spectaculaire.

Foot01 : Comment expliquez-vous la popularité mondiale du Clasico, qui est suivi par plus de 500 millions de téléspectateurs sur la planète ? 

Omar da Fonseca : D’abord, il y a depuis quelques années cette confrontation Ronaldo-Messi qui a mis en place cette concurrence, ce duel. C’est la première fois qu’on a deux mecs qu’ont pu comparer et qui sont opposés en tout. Le championnat espagnol s’est développé partout (…) En Amérique du Sud, tout le monde regarde Barça-Real et Real-Barça, c’est plus important que tout, et que n’importe quel autre autre. En dehors de la finale de la Coupe du Monde, et encore ça dépend, ce match est devenu le plus grand événement planétaire. Je continue à dire qu’on ne mesure pas assez l’importance ce duel Messi-Ronaldo qui a été alimenté par des marques, mais en plus ces deux-là marquent des buts, ont un caractère ambigu. Ronaldo fait toujours parler de lui alors que Messi est un peu renfermé. Il y a toujours matière à polémiquer sur ce match (…) Quand on fait des directs sur le terrain, sur un match habituel on est deux ou trois, là, on sera cinquante. Il y a des Chinois, des Australiens, des Américains…C’est une industrie. Le jour où Ronaldo et Messi partiront, même les ballons vont pleurer, car ils seront moins bien traités par les autres joueurs

Une rumeur a circulé dans la presse espagnole sur la pression qui aurait été mise sur un arbitre pour qu’il favorise le Real. Info ou intox ?

Cette histoire, ça fait partie du cirque et de l’industrie. J’ai entendu sur Marca qu’ils disaiebt que le Barça allait jouer sur l’épaule de Ramos. Il y a toute une façon de . En Espagne, ils savent faire ça, ils font monter le truc. Tu vois dès le vendredi que le décor se met en place avant, pendant et même après. Encore une fois, c’est aussi un pays où le foot a permis à ces deux clubs de bien s’exporter, ils ont trouvé le bon tuyau. 

Lionel Messi semble incertain, pensez-vous que Luis Enrique le fasse venir à Bernabeu ?

J’ai parié que oui avec mon chef il y a trois semaines. Messi sera sur la feuille de match, c’est sur et certain. Il sera sur le banc, car encore une fois ce cirque en a besoin. AS dit qu’il va mettre de nouvelles chaussures, qu’il va jouer. Même s’il ne joue pas, il a une grosse influence, on se demande quand il va entrer et comment il peut faire basculer le match. Messi est très important, c’est une évidence et il sera à Bernabeu.

On a le sentiment que la pression est tout de même plus grande sur le Real Madrid, secoué par quelques soucis internes, que sur le FC Barcelone ?

C’est un match paradoxal, car il arrive assez tôt et le résultat ne va pas déjà conditionner la fin du championnat, même si le Barça gagne. On ne pourra pas dire qu’ils seront champions. Mais sur ce match, le résultat est plus important pour le Real Madrid, dont on peut considérer qu’il a un groupe plus élevé (…) Du point de vue rationnel, si Messi joue dès le début, et que le Barça gagne sans que le Real Madrid voie le jour, c’est une faute professionnelle, ce ne sera pas normal (…) Aujourd’hui pour que le doute ne s’installe pas, le Real Madrid doit gagner, car des histoires ils en ont des paquets. Il y a notamment le cas Ronaldo, qui a toujours un coup d’avance. Il a déjà fait le gars triste…c’est un mec qui est toujours dans la représentation avec son image, son corps. Mais là, il a ouvert une porte trop rapidement. Ce qu’il a fait avec Laurent Blanc c’était prémédité, donc attention, car il y a un match important. Et ses dernières prestations individuelles n’ont pas été terribles, par exemple contre Séville. Il commence à attaquer Benitez, mais il y a la pression du résultat. Et le public du Real Madrid n’est pas facile. Si au bout de 20 minutes, le Barça garde la belle et fait tic-tic-tic, ça va tomber des tribunes. Si le Barça perd, ils peuvent se le permettre, ils auront des excuses surtout si Messi ne joue pas. Enrique n’a pas réellement des préoccupations, Benitez en a.

Si vous deviez parier sur le vainqueur ?

Je vais mettre une petite pièce sur Madrid. Ils jouent à Bernabeu, il y a d’excellents joueurs, mais je ne crois pas qu’en face il y a aura un grand Messi, j’en suis même persuadé. Je reste logique, mais attention, car l’aspect psychologique est important et celui qui prendra l’ascendant mental aura un gros avantage.

Dans deux mois la FIFA annoncera le Ballon d’Or, il y aura photo selon vous entre Ronaldo et Messi ?

Non, soyons sérieux, s’il y a photo c’est pour la troisième place et savoir si ce sera Neymar. Je ne vois pas une seconde comment ils pourraient ne pas donner un cinquième Ballon d’Or à Lionel Messi.

Sur le plan politique, l’indépendance possible de la Catalogne pourrait éloigner le Barça de la Liga et donc du Clasico, vous craignez une telle possibilité ?

A priori je n’y crois pas une seconde. Effectivement ils en parlent actuellement, car on pense que les 2.000 supporters barcelonais vont venir avec des drapeaux catalans alors que le président de la fédération ne le veut pas. Mais ça fait partie du jeu. A mon avis ils vont essayer de copier comme Monaco avec la France (rire) Mais c’est compliqué on va voir.

Êtes-vous toujours aussi impatient d’assister à un Real Madrid-Barça ?

Oh oui ! Je ne me suis jamais ennuyé avec un clasico. Il y a toujours une sorte de tension, des fois le match est engagé, il se passe toujours quelque chose. On sait que Piqué va se la raconter et va être sifflé, le petit Daniel Alvès a toujours une petite histoire avec Ronaldo (…) Les joueurs n’ont pas les pieds carrés, la rivalité, la qualité des joueurs (…) Quand tu vois PSG-OM, tu te dis qu’à Marseille y’a quatre joueurs qui peuvent jouer, ça arrive, mais Real-Barça c’est très rare qu’on s’ennuie. Là bas, personne n’est fâché avec la balle, c’est plutôt elle qui est contente de passer la soirée avec ces joueurs.