La France sortie par l’Espagne, sans les honneurs

La France sortie par l’Espagne, sans les honneurs

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Avec une tactique extrêmement défensive, l’équipe de France n’a jamais mis en danger l’Espagne et s’incline sans combattre 2-0. Les Bleus sont sortis d’un Euro au final bien décevant. 


Pour essayer de contrer le jeu si caractéristique des champions du monde, Laurent Blanc avait décidé de faire le choix surprenant de mettre le paquet sur le travail défensif, reniant même jusqu’à sa tactique fétiche pour cadenasser le jeu en une touche de l’Espagne. Exit donc les Diarra, Ménez, Nasri, Evra ou Ben Arfa, et place à un couloir droit bétonné avec Reveillère et Debuchy, ou un milieu très prudent avec M’Vila, Malouda et Cabaye. Le scénario de la première période était écrit d’avance, avec un ballon confisqué par l’Espagne et des Français qui essayent de boucher les trous. Cela ne fonctionnait qu’en apparence, puisque, après un pénalty refusé à Fabregas pour une faute involontaire mais réelle de Clichy, la seule accélération faisait exploser l’arrière-garde tricolore. Alba déposait Debuchy pour centrer sur un Xabi Alonso tout seul, qui trompait Lloris d’une tête piquée (1-0, 19e). Cela suffisait clairement à l’Espagne, qui jouait presque en marchant tandis que les Tricolores s’en remettait à un coup-franc pleine lucarne mais bien sorti par Casillas (29e). A la pause, la France était loin de mettre en danger une formation espagnole sereine à défaut d’être impressionnante. 


La seconde période voyait forcément l’équipe de France jouer un plus haut, avec quelques situations intéressantes à la clé, mais guère plus. Debuchy plaçait une tête de peu au-dessus sur un centre de Ribéry (61e), tandis que Lloris sauvait son camp en devançant Fabregas sur un  ballon en profondeur (63e). Malgré les entrées en jeu de Ménez, Nasri puis Giroud, les Bleus ne dérangeaient pas plus que cela la défense de la Roja, sereine jusqu’au bout. De l'autre côté, Pëdro faisait lui la différence après son entrée en jeu, effaçant Rami avant de provoquer la faute de Reveillère, pour un penalty transformé facilement par Xabi Alonso (2-0; 91e).


De quoi donner des regrets sur une composition de départ qui va faire beaucoup parler, tant Laurent Blanc a mis sur pied une équipe inhabituelle et uniquement destinée à contrecarrer le jeu espagnol. Une tactique loin d’être payante, et qui renvoie les Bleus à la maison, sans laisser le sentiment d’avoir tout donné, ni d'avoir essayé de jouer au football, pour prolonger l’aventure.